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Prix littéraire Gaston Welter

Articles récents

318 textes pour l'édition 2017

5 Juillet 2017 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Général

318 textes sont présentés au jury pour l'édition 2017. Nous vous remercions très sincèrement pour votre participation.

Après 2005 (542 textes), 2006 (473 textes), et 2008 (343 textes), l'année 2017 est la 4ème meilleure contribution de textes depuis la création du prix en 1996

Palmarès 2016

17 Mai 2017 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Palmarès

Palmarès 2016

Prix Gaston Welter :
« Des vies mal pliées »
Claude Mamier (Albi - 81)

1er Prix d’honneur :
« Les pommiers »
Muriel Fèvre (Belfort - 90)


2ème Prix d’honneur :
« La grande régalade »
Camille Lysière (Espoey - 64)

 

5 nouvelles ont été retenues lors de la deuxième sélection :
« Les pommiers »
Muriel Fèvre (Belfort - 90)
« La grande régalade »
Camille Lysière (Espoey - 64)
« Des vies mal pliées »
Claude Mamier (Albi - 81)
« Des morts si naturelles »
Bernard Marsigny (Marcoux - 42)
« L’oeil dans les yeux »
Jean-Pol Rocquet (Sainte-Marie-la-Mer- 66)

24 nouvelles ont été retenues lors de la première sélection :
«Autoportraits en garçon fou»
Gérard Ambroise (Paris -75)
«Laisser filer la vie»
Vincent Culambourg (Villers-Saint- Paul - 60)
«Février était là»
Michel Darche (Chevannes - 89)
«Absence»
Sophie Etienbled (Bois-Guillaume -76)
«Les pommiers»
Muriel Fèvre (Belfort - 90)
«L’homme au bâton de rêve»
Mireille Florentin (Castelnau-le-Lez - 34)


«Alice»
«Cerise sur le gâteau»
Roland Goeller (Bègles - 87)
«Le jean»
Marion Haas (Cobonne -26)
«Le roi René»
Mireille Lafitte (Sarpourenx - 64)
«La grande régalade»
Camille Lysière (Espoey - 64)
«Des vies mal pliées»
«Le survivant»
Claude Mamier (Albi - 81)
«La petite lueur»
Laurence Marconi (Bussy-Saint- Georges -77)
«Des morts si naturelles»
Bernard Marsigny (Marcoux - 42)
«Vu d’en bas»
Isabelle Mercat-Maheu (Ermont - 95)
«La graffeuse du crochet»
André Morel (Jonquerettes - 84)
«La connexion»
Bruno Morelli (Paris- 75)
«Petit bijou»
Jean-Marie Palach (Saint Maur - 94)
«Clochette»
«L’oeil dans les yeux»
Jean-Pol Rocquet (Sainte-Marie-la-Mer- 66)
«La main coupée»
Isabelle Verneuil (Bosmie-l’Aiguille - 33)
«Fenêtres sur rues»
Eddie Verrier (Saint-Saulve - 59)
«Un gars pas net»
Jean-François Vielle (Rennes -35)

Prix Gaston Welter 2016 : « Des vies mal pliées » de Claude Mamier

17 Mai 2017 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Texte lauréat, #Lauréats, #lauréats

      Tasnima décore la chambre d’hôtel avec des animaux. Un lapin jaune, un poussin bleu qui sort de son oeuf, une grenouille, des poissons. Le chat est un peu tordu. La grenouille  sauterait si le papier était plus épais. Ou alors elle s’est trompée dans les pliages.
      La chambre est plus petite que celle du mois dernier, mais plus grande que la toute première, il y a six mois : Tasnima a son propre lit de camp et n’est pas obligée de dormir avec sa soeur. Kheda s’agite dans son sommeil quand elle rêve de leur ferme près de Grozny.
En grande section de maternelle, on n’apprend pas encore à lire. La maîtresse a montré les pliages de la cocotte en papier, et distribué d’autres schémas à ceux qui voulaient continuer à la maison. Ça porte un nom, de fabriquer des choses avec du papier plié. Un nom japonais dont Tasnima n’arrive pas à se souvenir.
       Le renard, c’est dur. Le résultat paraît simple, sauf que certains plis
sont trop compliqués pour des mains d’enfant ; il faudrait celles de Maman ou de Kheda. Papa a de gros doigts et n’a pas toujours le temps de jouer, enfin c’est ce qu’il dit parce qu’il ne fait pas grand- chose de ses journées.
       Aujourd’hui, c’est mercredi. Tasnima est seule dans la chambre avec le renard qui refuse d’apparaître. Seule avec les animaux qui la regardent de leurs grands yeux noirs tracés au feutre. Ses parents n’aiment pas la laisser sans surveillance, mais la préfecture impose les jours de rendez-vous. Et Kheda doit y aller aussi parce que c’est elle qui parle bien français. Kheda est en cinquième. Elle a de bonnes notes. Elle lit des livres et chaque papier bizarre de la préfecture en fronçant les sourcils.
                    

                                                                         *


       Le renard résiste. Mieux vaut se remettre aux lapins. Maman adore les lapins. Elle en avait plein à la ferme. Tasnima est trop jeune pour se souvenir vraiment de Grozny ou de la Tchétchénie. Parfois, dans ses rêves, elle voit un cheval noir tourner en rond dans un enclos. Papa dit que ce n’est pas un rêve, que c’était son cheval à lui, là-bas. S’il le dit, ça doit être vrai. Tasnima a le schéma du cheval, mais pas de papier noir. Papa serait sans doute triste si le cheval n’était pas noir.
       Ça fait longtemps qu’ils sont tous partis à la préfecture. Le service des étrangers ferme à onze heures et demi et il est déjà plus de midi. Peut-être que la machine leur a donné un mauvais numéro. Peut-être qu’ils n’ont pas pu passer et qu’il faudra y retourner demain.
        Peut-être aussi qu’on les a capturés.
       C’est compliqué, la préfecture. Un peu comme le renard. Il faut aller y chercher les papiers spéciaux, ceux qui permettent de rester en France, mais tant qu’on ne les a pas, l’endroit est plein de méchants prêts à vous punir de ne pas les avoir. Prêts à vous arrêter. À vous mettre dans un avion et à vous renvoyer là d’où vous venez, sans vous demander votre avis.
       Une fois, Tasnima a dit à Kheda que ce serait rigolo : prendre l’avion, se promener, et revenir. Kheda a répondu que ça ne marcherait pas, parce qu’en Tchétchénie, il y avait des gens fâchés contre Papa, des gens qui lui feraient beaucoup de mal s’ils le retrouvaient. Ce jour-là, Tasnima a compris que les Papas pouvaient avoir peur.

                                                                        *


      Le temps passe. Tasnima fait des fleurs pour Maman. Les fleurs, c’est long à colorier, alors ça aide à attendre. Il ne faut déborder ni sur le coeur ni sur la tige quand on s’occupe des pétales. Il faut se concentrer. Et quand on est concentré, on ne regarde pas sa montre.
      Les services sociaux les changent d’hôtel régulièrement, trop vite pour changer aussi d’école. Alors parfois c’est près, et parfois ça dure une heure avec plusieurs bus. Donc Maman perd quatre heures, deux le matin et deux l’après-midi.
      Ce serait plus simple qu’on leur donne une maison au lieu de les déplacer d’hôtel en hôtel. Enfin, c’est ce que pense Tasnima. Elle n’a pas compris grand-chose quand Papa a tenté de lui expliquer son erreur. D’ailleurs, elle n’est pas convaincue que Papa en sache vraiment plus qu’elle. Les adultes détestent admettre qu’ils ne savent pas tout.
       Tasnima lève les yeux vers les murs de la chambre. Vers les animaux accrochés avec du scotch, jamais avec des punaises qui abîmeraient la peinture blanche. C’est la forêt. Une forêt discrète, silencieuse.
      Pourtant, elle a parfois l’impression de l’entendre. Des chants d’oiseaux. Le miaulement d’un chat. Le craquement des feuilles mortes sous une patte. Ça l’aide à s’endormir.
      Mieux vaut ne pas en parler puisque personne d’autre n’y prête attention. À moins qu’ils n’osent pas en parler non plus.
       À chaque déménagement, Tasnima monte sur les épaules de Papa, décroche les animaux et les range à plat dans une boîte à chaussures. Après, dans la chambre suivante, elle reprend certains plis pour donner à nouveau du relief. Ça fatigue le papier. Comme si les animaux vieillissaient. Quand un lapin n’arrive plus à se mettre en relief, c’est qu’il est mort.

                                                                        *


       Les fleurs en papier n’aiment pas la pluie. La rose s’est fanée quand Tasnima a pleuré dessus. Il est deux heures passé.
      Une famille tchétchène habitait près du premier hôtel, au coin de la rue. Une famille avec les papiers spéciaux. Les jours de préfecture, Maman
disait que si ça durait trop longtemps, Tasnima avait le droit d’aller se réfugier
chez eux. Parce qu’on ne mettait pas une famille dans l’avion s’il manquait un
enfant.
       Là, il n’y a plus personne chez qui se cacher. Si Papa, Maman et Kheda ont été arrêtés à la préfecture, Tasnima espère au contraire qu’on ne l’oubliera pas. Qu’on viendra la chercher. Elle ne veut pas rester seule en France. S’il faut rentrer en Tchétchénie, si les méchants retrouvent Papa, alors elle leur fera des animaux, et des fleurs, et tout le monde sera content, et tout ira bien.
      Tasnima se mouche à grand bruit. Une caresse lui effleure la main, mais quand elle rouvre les yeux, il n’y a personne à ses côtés. Elle compte à voix basse les animaux scotchés au mur, une fois, deux fois, trois fois. Aucun ne manque. Le renard frémit. La chambre est pleine de courants d’air.


                                                                      *


      La porte s’ouvre. Ce n’est pas un policier. C’est Maman.
      Tasnima se jette dans ses bras. Kheda est là aussi, elle explique qu’il y a eu un problème avec les bus et qu’il a fallu rentrer à pied. Papa ne dit rien. Il s’assied sur le lit, la tête dans les mains. Tasnima sait quand Papa est triste, même s’il ne pleure jamais. En général, la préfecture le rend triste.
       Tasnima va le voir. Elle lui écarte doucement les mains pour qu’il montre ses yeux. Il s’efforce de sourire. C’est un bon début.
      Papa prend la chemise cartonnée qu’il avait posée sur l’oreiller. Dedans, les papiers de la préfecture. Tasnima les reconnaît facilement : ils commencent toujours par le visage de la France, cette femme si pâle, vue de profil, avec son bonnet bizarre. Papa soulève les documents et sort des feuilles de couleur, des jaunes, des bleues, des vertes. Un cadeau. Pour s’excuser d’être revenu si tard.
      Tasnima saute de joie. Ce papier-là n’est pas seulement coloré, il est aussi plus rigide : la prochaine grenouille sautera très haut.
       La forêt sera plus belle. Tout ira bien.

                                                                 *


       Nouvel hôtel. Pas trop loin de l’école, quinze arrêts de bus. La maitresse a distribué un livret de schémas aux élèves désireux de poursuivre les pliages.
       La grue, c’est pas facile non plus. Les Japonais adorent cet oiseau ; ils ont même une légende qui dit que si on en façonne mille, on a droit à un voeu. Les mille grues alignées, ça porte un nom de là-bas, encore plus compliqué que le précédent. Impossible de s’en souvenir.
      Pas grave. L’important, c’est le voeu.
      Que Papa finisse par s’entendre avec la préfecture.
     Tasnima veut lui offrir la première grue, et la rendre très particulière. Alors elle s’entraine avec du papier ordinaire, plusieurs fois, histoire de bien prendre les mesures. Ces grues-là ne compteront pas dans les mille puisqu’elle les déplie afin de les poser sur la grande feuille d’où jaillira l’oiseau numéro un : les repères doivent être parfaits.
     Elle sait que les oiseaux souffrent. Qu’elle les tue à la naissance. La nuit, elle n’entend plus le bruit rassurant des animaux dans la forêt. Ça lui manque.
     Tant pis. Les repères doivent être parfaits.
     Tasnima passe à l’action lors d’une matinée solitaire. Elle se concentre, la langue pincée entre les dents, et certains gestes lui semblent soudain faciles à force de les avoir répétés pendant des heures. Peut-être les mille grues prendront-elles moins longtemps que prévu.
     Elle attend. Sa famille rentre à onze heures, dans la moyenne des visites à la préfecture. Tasnima montre la grue à Papa : elle a découpé la carte de l’Europe pour que les pliages amènent Paris sur une aile et Grozny sur l’autre.
     Kheda peste parce que c’était sa carte à elle. Maman leur tourne le
dos, elle fait de drôles de bruits, et Tasnima n’arrive pas à savoir si elle rigole
ou si elle pleure. Papa, lui, examine l’oiseau sous toutes les coutures avant de
perdre son regard au loin.
     Tasnima lui explique la légende en bafouillant. Il hoche la tête, puis pose la grue sur le lit, en douceur, comme un objet précieux. Il ouvre la chemise cartonnée et en sort les papiers avec le visage de la France en disant que Tasnima peut en faire des tas de grues, parce que cette fois c’est fini, c’est perdu.
     En découpant deux carrés par feuille, il doit y avoir de quoi en fabriquer une bonne centaine. Un immense vol d’oiseaux sur les quatre murs de la chambre.
    Maintenant c’est sûr, Maman pleure.

La brochure 2016

16 Mai 2017 , Rédigé par Mairie de Talange

La nouvelle affiche vient de paraître

10 Mars 2017 , Rédigé par Mairie de Talange

Affiche 2017

Affiche 2017

Jusqu'au 28 juin 2017, envoyez nous vos nouvelles. Pour les modalités voir le règlement

Les lauréats 2016

21 Février 2017 , Rédigé par Mairie de Talange

Cérémonie de remise des prix 2016 - samedi 13 mai 2017 à 18h au Théâtre Jacques Brel à Talange

Les trois lauréats du Prix de la Nouvelle Gaston Welter 2016 ont été prévenus.

 

Les lauréats 2015

Les lauréats 2015

En attendant l'affiche

20 Février 2017 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #accueil

En attendant l'affiche

A partir du 1er mars et jusqu'au 28 juin 2017, envoyez nous vos nouvelles. Pour les modalités voir le règlement

Prix Gaston Welter ex aequo :

10 Mai 2016 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Texte lauréat, #Lauréats

La chambre de Jeannette


C’est un lundi d’octobre, le ciel est gris comme le paradis, il pleut.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre la grisaille dans les arbres qui se déshabillent. Un petit vent soulève les feuilles jaunes, elles chutent en tourbillons tristes. Elles se bercent, avant, arrière, puis retombent dans un souffle d’oreiller. La nature est une grande couette de plumes, il sera bientôt temps d’y dormir.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, les infirmiers fument des cigarettes en parlant de leurs histoires. Elle a encore toute sa tête, mais son oreille résiste, dure de la feuille, elle n’entend que des bribes.
Ça la rend un peu triste, mémé Jeannette, elle ne saurait pas très bien dire pourquoi. Elle aimerait entendre une fois une histoire en entier, tiens celle d’Yves avec la coiffeuse d’en face.
Yves, c’est lui qui s’occupe d’elle, qui la lave et qui la change. Pendant qu’il fait ça, parfois, elle pense qu’elle est la coiffeuse d’en face, ça lui fait des frissons et ça fait penser à autre chose. Mais la plupart du temps, elle se sent comme un haricot qu’on aurait oublié au frigo ou elle se sent rien, un grand rien qu’on aurait oublié entre quatre murs. L’autre jour, sous la douche, elle a uriné sur lui. Elle a baissé les yeux et s’est mise à pleurer doucement. Yves n’a rien dit, il a continué comme si de rien n’était. Quand la douche a été finie, les yeux d’Yves se sont attardés dans les siens, il y avait quelque chose de doux à l’intérieur.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre. Au-delà du parc, la petite ville de Merlimont. Des rues, du vent, la mer, du sable. Le nom des rues ici ne lui évoque rien, la mer, ça ne lui parle pas. C’est beau, c’est vaste, des cerfs-volants, un restaurant avec des baies vitrées qui donnent sur la mer, le paradis. Mais c’est le Nord, il fait froid, le vent souffle tout le temps, pas une minute de pause, il siffle aux oreilles et soulève les cheveux. Elle se souvient, avant d’être à la maison de retraite, les promenades interminables en fauteuil poussée par un quelqu’un, jamais le même. Des filles jeunes avec l’accent du Nord qui fument des cigarettes dès qu’elle sont dehors. La fumée portée par le vent qui vient se coller aux narines. Tout le temps de la promenade, elles sont au téléphone, elles parlent fort à leurs copines, c’est tranquille comme boulot, la vieille, elle peut pas parler, non, elle bouge pas non plus. Elle sent mauvais, c’est juste ça, mais quand on est dehors ça va. Un jour, l’une d’elle avait donné rendez-vous à un petit copain, serveur d’une brasserie en bord de mer. Attends-moi là, elle a dit au copain. Elle a posé mémé Jeannette dehors entre deux palmiers et l’a laissée face à la rue. Le vent soufflait dans son dos, ça a duré des heures. Mémé Jeannette a pensé à son enfance, les heures passées à dessiner sur un coin de table pendant que les parents jouaient aux cartes avec les amis. Ah t’étais là ma petite, on t’avait oubliée, tu es tellement discrète, il faut t’affirmer un peu sinon qu’est-ce que tu vas faire de ta vie.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre qu’est-ce qu’elle va faire de sa vie.
Parachutée ici. Pas d’enfants, son corps fripé comme une feuille d’automne, sans bouger va sans bouger.
Ses yeux qui pensent, sa parole qui ne vient plus.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, dès fois, elle aimerait sentir la douceur des roses, l’amertume du lys. Il y a longtemps, elle était fleuriste. Elle avait un magasin sur un grand boulevard parisien. Un magasin qui marchait bien, qui s’était fait un nom, livraisons, commandes, réceptions, mariages, naissances. Tout son temps passé dans les pétales, les épines, les tiges, les feuilles, les couleurs et cette odeur d’humidité. Tout son temps, alors pas d’enfants. Toute seule maintenant mémé Jeannette à regarder la pluie. Jeannette n’aimait pas les mémés. Quand elles entraient dans le magasin, elle les trouvait trop vieilles trop lentes trop fripées, moi je ne serai jamais une mémé, je serai vaillante, je suis bien entourée. Bien entourée, mais les amis barrières sont morts les uns après les autres, les poteaux de la clôture sont tombés, ne reste qu’un immense champ vide.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, ses yeux s’accrochent aux oiseaux, tiens un rayon de soleil. Ça arrive souvent ici, il pleut il fait beau il fait beau il pleut. Elle habitait à Paris dans un grand appartement à côté des Halles, elle a reçu toutes sortes de gens. Elle n’en avait que pour Paris, son remue-ménage, ses trépidations, son métro glissant, ses heures de pointe, ses chauffeurs de taxi. Elle a voyagé, beaucoup. Un jour son corps s’est arrêté, il n’a plus voyagé du tout, quelqu’un ou quelque chose a appuyé sur le bouton off, tout s’est éteint dedans, c’est peut-être quand Madeleine est morte.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, le soleil s’étale désormais dans les feuillages rouges et or, il y a de l’agitation, ça sent la cuisine. Il doit être 11h30, c’est l’heure où on mange. On va venir la chercher, la descendre par l’ascenseur, la poser à une table avec plein d’autres vieux impotents dans des fauteuils. Ils sont regroupés dans une salle, une aide soignante par personne. Les vieux ne peuvent plus bouger ou parler ou ont perdu la tête, ils lancent des borborygmes aux visages des aides soignantes en recrachant leurs purées. Les aides discutent entre elles. Attention à la purée, Monsieur Dubois, tenez-vous tranquille cette fois. Parfois certains sont privés de dessert.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, l’étendue du désastre. Madeleine est morte d’un infarctus dans un fauteuil du salon de leur maison. Madeleine, son amour, sa compagne. C’était un jeudi de juillet, elle s’en souvient, il faisait tellement chaud. Elle rédigeait une commande dans le bureau, elle est sortie de la pièce pour se faire un thé. En passant dans le salon pour aller à la cuisine, elle a senti le grand silence. Elle s’est arrêtée. Madeleine, elle était morte sans rien dire, sans encombrement, un livre de Dostoïevski à la main. Après, mémé Jeannette a traîné ses pieds dans les rues et les choses de la vie, et la fadeur du monde a tout enveloppé.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, les croix grisâtres qui dépassent comme des têtes aux yeux écartées. Elle sont les gardiennes de la maison de vieux, elle sont le loup de leur monde, si vous ne mangez pas votre dessert vous finirez au cimetière. Mémé Jeannette est nostalgique, si elle pouvait, elle ne mangerait plus aucun dessert, elle ne mangerait plus du tout, mais elle est condamnée à avaler du bon dessert au chocolat, à vivre.
Mémé Jeannette regarde le plafond. C’est le début de l’après-midi, l’heure de la sieste. Yves est venu la chercher, l’a amenée à la cantine. Aujourd’hui, en dessert, c’était banane flambée, elle a tout mangé. Après le repas, Yves l’a allongée sur le lit, elle est censée dormir. Elle compte les rainures et les fissures, il suffit qu’on lui demande de dormir pour qu’elle n’arrive pas à le faire. Elle s’ennuie, elle se chante des chansons comme quand, enfant, elle était malade et que personne ne venait la voir. Dans son lit, elle s’inventait des mélodies, elle se souvient avoir travaillé pendant deux jours c’est la mère Michèle qui a perdu son chat en inversant toutes les syllabes, C’est la chère Mimèle qui a cherdu son pat...aujourd’hui encore, elle peut chanter cette version sans une erreur.
Mémé Jeannette regarde la télévision. Après la sieste, c’est l’heure du jeu de lettres sur un grand écran plat. Elle n’entend pas bien, elle se laisse porter par les images, souvent elle décroche, parfois même elle s’endort. Alors mémé Jeannette, on vient juste de faire une sieste !
Dehors, le jour décline, la pluie est revenue, le vent s’est levé, les arbres frémissent, les oiseaux fuient. Mémé Jeannette rêve qu’elle se lève de son fauteuil. Excusez-moi, elle passe entre les vieux, rentre sa main dans l’écran, appuie sur le nez du présentateur, la télé s’arrête, l’écran devient noir et vide comme la nuit.
Mémé Jeannette regarde par la fenêtre, la nuit est noire et tombée. Yves l’a ramenée dans sa chambre après le repas du soir. Il appuie sur le bouton du store électrique qui descend en grinçant. Derrière la vitre maintenant, un monde blanc à rayures parallèles. La chambre se rétrécit d’un coup, la lumière blafarde du néon donne à Yves un air fatigué. Il soulève Jeannette de son fauteuil, l’allonge sur le lit, la pommade pour les escarres, le massage des mollets, la chemise de nuit, une grande chose ample comme un fantôme, son corps fluet censé se mettre dedans.
Bonne nuit et Yves s’en va, fermant la porte d’un coup sec.
Mémé Jeannette regarde le plafond.
Elle ne dort pas, elle se chante des chansons.
Des chansons anciennes qu’elle se fredonne doucement
Ce soir j’attends Madeleine, j’ai apporté des lilas
Dans sa tête, ça chante tellement fort que le sommeil ne vient pas.
Madeleine, c’est mon Noël, c’est mon Amérique à moi.
Et quand le sommeil vient soudain,
Ses yeux ne se ferment pas.
Ils restent grands ouverts...
Sophie David


Ainsi passent les jours (Asi pasan los dias)


La pluie tombe depuis trois semaines, la rivière a encore gonflé et il faut encore déplacer la cabane un peu plus haut. Défricher, creuser l’argile, enficher les bois porteurs mouillés et glissants, se vautrer dans la boue, repositionner le feuillard, étaler les branchettes sur le layon -au moins jusqu’aux latrines- faire tout ça et le reste maintenant, sans y penser, parce qu’y penser ça décourage et le courage je sais plus où il se planque.
Quand j’ai rencontré Pauline je jouais encore du piano dans un resto banlieue ouest, bouffe de bourges genre grande assiette porcelaine octogonale végédesign avec trois haricots, deux petits pois, une lamelle de carotte pour le vif et un trait de sauce jaune. Gastronomie minimaliste et papilles en berne. D’un point de vue artistique c’était pas Alcimboldo, d’un point de vue gastronomique j’appellerais ça une dégoûstation. Au piano, j’improvisais jazz décontracté because le talent décalé et la facilité inachevée, avec des éclats brisés ça et là . Trois ans que ça durait. Un soir de janvier post-fêtes, glacial, noir et déprimant, un verre s’est fracassé, Pauline a titubé de la table proche du piano où elle avait soupé liquide en compagnie de deux trous du cul élevés en école de commerce, agrippa le SM58 qui ne me servait plus qu’à annoncer et chanta. La jungle et le désert, un torrent et des vagues. Elle miaulait, feulait, agrippait les branches, surfait le tube, dévalait la dune et se retrouvait dans le bus après un scat barré démarrant free-java pour virer passo-bop. Féline, douce, rauque et rock, susurrée, murmurée, calibrage de tympans, préchauffage des marteaux, bref ça m’a tué. Détail sublime, touche irradiante, harmonie cosmique : elle n’avait pas touché à son assiette.
Signe évident de lucidité. Pas du genre cinq fruits et légumes par jour , flûte !... aujourd’hui je n’en ai consommé que quatre !... c’est grave, doc ? Hygiène alimentaire de tout premier ordre: pas de légumes, pas de fruits. Cinq viandes par jour, cuisine au saindoux, bol de viandox au petit déj...
Perso j’ai souvent un sandwich au pâté de campagne au fond du cartable où s’entassent mes partitions. Réaction psychogène à un boulot alimentaire dans un resto qui ne l’était pas. Ce soir là à 2 bouteilles moins le quart de Château La Caderie elle est montée dans ma vieille citron dont le cardan gauche claquait comme la caisse claire de Sunny Murray. J’ai pas refermé le piano et roulé tranquille, 160 BPM dans la poitrine, jusqu’à Malakoff où un ami plasticien me sous-louait son atelier d’artiste depuis un départ pour une méditation prolongée dans un ashram du sous-continent indien, au coeur d’une région réputée pour la qualité de ses produits à inhaler. J’ai ouvert un flacon de Limoncello, une boisson artisanale confectionnée par un cuisinier-paysan du Périgord avec du citron, du sucre, de l’alcool pharmaceutique à 90° et de l’eau distillée . C’est une question de proportions. Il y met vraiment beaucoup de citron. Pauline n’était pas allergique à la vitamine C, ça m’a tout de suite sauté aux yeux. Depuis cette soirée on s’est fait des bleus, des câlins, des poutous, collé des baffes, on s’est mordu les dents, frotté les lobes, léché les crottes de nez et bu nos larmes.
On a marché, trébuché, boitillé, on s’est perdu, égaré, retrouvé, et on s’est couru après et avant. C’est un peu comme ça que j’ai échoué ici. Mais je vais la retrouver. Sûr. Quelques petites choses à régler et nous filons vers un autre endroit, une autre vie. On va se marier et avoir 5 enfants. Non, là je déconne, c’est pour vous faire marcher. Je sais aussi comment ça va se passer, elle va me jeter ce qui lui tombera sous la main: une bouteille, un appareil photo, une brique, une poignée de boulons, un poulet fermier, l’intégrale de Johnny, elle va enfiler des espadrilles et disparaître. Je crie casse-toi, je patiente trois nuits ou deux heures mais je claque la porte derrière moi et je prends le prochain bus à sa poursuite. Faut être con. On me l’a déjà dit...
Chaque pelletée de boue est soigneusement répartie de chaque côté d’une rigole pour évacuer la flotte qui tombe glacée, coule partout, sur les feuillages, sur la clairière, partout, crépite sur le fleuve, dégouline sur mon chapeau, sur mon cuir fourré et graisseux, sur mon visage, s’écoule sur mes jambes, dans les godasses, partout. Des larmes de pluie. Partout. Il fait 3°, je squatte un phare dans les cinquantièmes. J’attends, j’organise l’attente, je prépare l’éternité. Ainsi passent les jours.
La première fois le bus m’a déposé du côté de Langogne, en Lozère. Froid. Humide. Je l’ai récupérée qui gardait des salers sacrées d’une demi‑tonne dans une ferme écotechnique. Muette.
Elle buvait un bol de café soluble. Depuis la table de la cuisine on voyait le ciel gris par un soupirail de fonte. J’ai pris un verre, touillé un soluble et me suis assis. On est resté là un moment.
Silencieux. J’ai pris sa main et elle a posé sa tête contre moi. Je respirais ses cheveux. On a laissé ses affaires là. Plus tard, à Sète, la fenêtre de la chambre ouvrait sur le port. On mangeait n’importe quand. Quand la faim nous poussait dehors. L’odeur du port, gas-oil, iode, mouettes... l’air qui giflait en février. On remontait vite les escaliers pour se jeter sur le lit. L’hôtel était désert. Ainsi passaient les jours... Ce matin là, en montant l’escalier, j’ai eu un frisson. L’hôtel était encore plus désert que d’habitude. Le courant d’air saturnien me glaça les vertèbres. La porte de la chambre baillait. Je me suis allongé sur le lit. Enfoui mon nez dans son oreiller. Deux mois après, un contrebassiste improvisateur que j’apprécie pour sa version hardcore d’ « O Sole Mio » croyait l’avoir aperçue dans un pintxos à la Tamborrada de San Sebastian. « Pas sûr‑sûr... ce soir là tu sais, j’avais bu... - comme ce soir ?... - comme ce soir... Quizas, quizas, quizas »... J’ai roulé toute la nuit et le matin je l’ai retrouvée sur cette place cernée de balcons numérotés. Elle buvait un vin épais et noir. Elle m’a sourit. Pas surprise. Une larme a vogué sur sa joue. On s’est embrassé comme pour toujours. Une hirondelle en cage ça n’existe pas, alors on a volé ensemble à travers la Galice vers le cap Finistère...
Luarca, San Esteban de Pravia, Muros, Malpica... Là où il y avait un piano et un patron accueillant, on se posait 2, 3, 8 jours, et puis fallait chercher un autre piano pour qu’elle puisse bouger et chanter. Sa voix me filait toujours le spleen comme la toute première fois. Sa voix. On passait des heures à marcher le long de la mer. Le vent et sa voix. Le vent. S’asseoir et regarder les vagues.
Infinies. Les ondes, les frissons sur toute la surface, du creux à la lèvre. C’était nous cette écume. Sa voix. Fondre l’un dans l’autre. Dans la vie. Dans le mystère. Nos mains se serraient, se frôlaient, se parlaient. Nous n’avions pas de projet pour la seconde d’après. Juste d’être ensemble. Et bouger.
Bouger pour se mettre à l’abri. Nous préserver de toute incursion extérieure. Nous deux. Nous deux et les autres. On se reconnaissait et on se déchirait les lèvres. A la Casa de Mariquinhas, dans le vieux Porto, il n’y avait que des guitares. De celles qui jouent le blues de la mer. Elle a chanté et dansé toute la nuit en me brûlant les yeux... J’ai su... Saudade. Au petit matin elle a disparu dans des bulles de vinho verde. Au coin de la rue chez Joao j’ai mangé un sandwich baccalao et bu un flacon de rojo. Rouge sur blanc, tout fout l’camp. Je ne suis pas retourné à la boite de fado. Pas la peine. A l’envol les papillons ne laissent pas de traces mais en l’air ils nous fascinent... Elle voulait regarder l’estuaire, l’océan et le ciel comme les explorateurs il y a cinq siècles. J’ai filé sur l’autoroute pour Lisbonne. La Tour de Belem. Je savais qu’elle avait marché là hier soir ou ce matin . J’ai fait dix fois le tour du monastère des Hièronomytes. De combien l’avais-je manqué ? Quelques heures, quelques minutes ou quelques secondes... Je dormais sur la banquette arrière de la DS. Il y avait son odeur.
J’avais retrouvé une boucle d’oreille et un long cheveu sur l’appui-tête. J’entendais une voix, une musique. Asi passan los dias... C’est Ciego qui jouait de l’accordéon avec des lunettes noires et une canne blanche au bord du Tage qui l’avait vu vers le port, là où d’immenses carcasses d’acier chargeaient marchandises et gens vers l’outre-mer. J’ai arrêté d’arpenter le monastère. Une cigogne noire est passée dans le ciel. Dans un bistrot du quai où je tenais un piano de contrebande accordé par un docker ivre j’ai rencontré cet hollandais madérisé beuglant « Asi Pasan los Dias ». Il avait fait le voyage avec elle sur un porte-container. Elle bossait à la cambuse et chantait en préparant les légumes. Une voix qui vous fend en deux. Le soir elle montait sur le pont. A la proue. Quand l’étrave ouvrait les vagues, ses cheveux flottaient lourds de sel. Tous les marins étaient dingues d’elle. Tous. On peut pas l’oublier. Elle chantait toujours cette chanson... Ouais elle a disparu à Porto Alegre pendant qu’on transbordait de la marchandise sur une épave chilienne. Un oiseau... Asi Pasan los Dias... Ouais, une sacrée chanteuse... Le tas de ferraille chilien ? Comment s’appelait-il déjà ?... L’Augusto, ouais c’est ça, l’Augusto, ouais, à cause du président... J’ai scotché AV sur la vitre de la citron et vendu la DS au milieu d’un carrefour à un mec qui me klaxonnait depuis vingt minutes. Il y tenait. J’ai pris un low cost dernière minute pour le Brésil. A la capitainerie du port le gros phoque avec ses breloques et sa casquette d’opérette ricanait en se curant les dents avec un couteau « l’Augusto ? Madre deus! Il fait la planche dans le sud quelque part vers Punta Arena ou Ushuaia. Faut y aller par la route... la bi-océanique... Le bus c’est très bon... oui, très bueno... » Une semaine dans ce bus à mater les paysages, la montagne, les bourgs où l’on s’arrêtait pour pisser, manger de la barbaque grillée et des beignets improbables au bord de la route, et surtout vider des Austral pas fraîches. Des heures à somnoler avec le moteur qui jouait Asi Pasan los Dias en boucle dans ma boîte crânienne. Punta Arena sentait les océans. Une ville colorée et des containers. Au « Bronco » je m’empiffrais de burgers et de bière. Un patron plutôt taciturne. Un cadre bois avec un octave à peu près juste. Ca me convenait, j’étais moi-même pas très causant. Qu’est-ce-que je foutais là ? Les jours passaient ainsi que la vie. Le taciturne me dégoupillait des Australs sur le fourneau, et moi, nassé dans ce cul-de-sac, vidé, atone, je n’attendais plus que la prochaine binouze. Puis un soir j’ai entendu ce gros steak siffler Asi pasan los dias -toi aussi ça te trotte dans la tête ? Ça te vrille les neurones ? Ses yeux d’océan, son cou de cygne. Tu l’as vue? Aperçue?... Elle chante toujours ?...
Dans les Magdalènes ? D’île en île, de caillou en rocher, toujours vers le sud ? J’ai fini la soirée avec le steak qui pleurait comme le ciel. Le taciturne m’a tendu un mix de biftons, dollars, pesos, sterlings, enfin ce qu’il avait dans la caisse. Il a décroché sa super doudoune en peau fourrée - « Tiens pour le sud, tu me la rendras quand tu repasseras ». Alors j’ai dégringolé vers le sud. Après Ushuaia faut suivre une flèche de bois qui indique « faro fin del mundo ». Les Patagoniens l’appelle comme ça. Depuis quelques semaines je vis là. Dans le phare en bois. J’aménage les parages. Je ramasse du bois, je pêche et je tape dans les provisions destinées à des naufragés comme moi. Les couleurs sont magnifiques et le vent hurle continuellement. Je marche péniblement sur de surprenants sentiers tracés par des chèvres. C’est la fin du monde, je ne bougerais plus... Pourquoi faire ? S’engourdir. Rien n’est semblable et tout est pareil. La pluie en rafales. Un vent énorme. Un vent dément. Entre deux bourrasques j’ai entendu la vie qui passe... Estas perdiendo el tiempo, pensando, pensando... C’était comme une musique dans ma tête... Asi pasan los dias y yo desesperando y tu ,tu contestando... C’était pas dans ma tête, ça arrivait entre les rafales. En gifles.
J’ai levé les yeux. Elle est apparue au bout du sentier. Dans un gros parka militaire. J’ai lâché la pelle, couru sur le sentier glissant. Il n’avait jamais fait aussi beau. Je l’aurais devinée même sous une combinaison de spationaute. Elle souriait en fredonnant Asi Pasan los Dias. La chaise électrique est moins définitive. On s’est serré pour échanger nos veines, souder nos nerfs, compresser nos coeurs. Immobiles. Longtemps. Les vagues dans les yeux. C’est sûr on va plus se lâcher. On ira tout au bout de la houle. Plus bas. Plus bas c’est la glace. Il n’y a pas de piano. On chantera. On aura chaud. Ainsi passent les jours jusqu’à la fin du monde.
Louis Mau
À Osvaldo Farrès qui a composé « Quizas, Quizas, Quizas »
Y asi pasan los dias
Y yo desesperado
Y tu,tu contestando
Quizas, quizas, quizas ...

Palmarès 2015

10 Mai 2016 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Lauréats, #Palmarès

Palmarès 2015

Prix Gaston Welter ex aequo : « La chambre de Jeannette » Sophie David (Thorigny sur Marne - 77)

« Ainsi passent les jours (Asi pasan los dias) » Louis Mau (Monplaisant - 24)

2ème Prix d’honneur : « Poison volant » Bernard Jacquot (Blagnac - 31)

9 nouvelles ont été retenues lors de la deuxième sélection : « Tout ira bien » Sarah Berty (Rebecq - Belgique) « Roule, roule » Jean-Marie Cuvilliez (Cravant - 89) « La chambre de Jeannette » Sophie David (Thorigny sur Marne - 77) « Poison volant » Bernard Jacquot (Blagnac - 31) « Ainsi passent les jours (Asi pasan los dias) » Louis Mau (Monplaisant - 24) « Sans jeter un cri » André Morel (Jonquerettes - 84) « Tombent les âmes » Jean-Marie Palach (Saint-Maur - 94) « La princesse et le pirate » Emmanuelle Stambach (Laroque-Timbaut - 47) « Petite grosse » Eddie Verrier (Saint-Saulve - 59)

27 nouvelles ont été retenues lors de la première sélection : « Ascenseur » « Vernissage » Laurence Allemanni (Paris - 75) « La lettre » Jeanine Basquin-Milli (Allenwiller - 67) « Tout ira bien » Sarah Berty (Rebecq - Belgique) « Taxi » Gaëtan Brixtel (Saint-Lô - 50) « Chasseurs d’orages » Emmanuelle Cart-Tanneur (Saint-Genis-Laval - 69)

« Tout fout le camp » Vincent Culambourg (Villers Saint Paul - 60) « Roule, roule » Jean-Marie Cuvilliez (Cravant - 89) « Contre vents et marées » Joëlle Cuvilliez (Montreuil - 93) « Un parfum de fougère sèche » Michel Darche (Chevannes - 89) « La chambre de Jeannette » Sophie David (Thorigny sur Marne - 77) « Un vaccin contre le destin » Clément Dutroncy (Lyon - 69) « Les quatre arbres » Joëlle Ginoux-Duvivier (L’Isle-Adam - 95) « Poison volant » Bernard Jacquot (Blagnac - 31) « La source du diable » Baptiste Ledan (Paris - 75) « A Londres, des jeunes filles en pleurs… » Gérard Lossel (Nantes - 44) « Ida » Céline Mafille (Marange-Silvange - 57) « Ainsi passent les jours (Asi pasan los dias) » Louis Mau (Monplaisant - 24) « Sans jeter un cri » André Morel (Jonquerettes - 84) « Tombent les âmes » Jean-Marie Palach (Saint-Maur - 94) « La crise » Anne-Marie Puyhardy (Metz - 57) « L’effet miroir » Marie-Christine Quentin (Alençon - 61) « Dans l’ascenseur » Nirina Ralaivao (Nîmes - 30) « Le lapin » Benjamin Redon (Paris - 75) « Vent de panique sur Ysignac » Jean-Pierre Sombrun (Périgueux - 24) « La princesse et le pirate » Emmanuelle Stambach (Laroque-Timbaut - 47) « Petite grosse » Eddie Verrier (Saint-Saulve - 59)

Envie de tenter votre chance ? Vous avez jusqu'au 28 juin 2016

23 Février 2016 , Rédigé par Mairie de Talange Publié dans #Archives

Les envois doivent parvenir à Madame la Présidente à partir du 1er mars 2016 et ce jusqu’au Mardi 28 juin 2016 inclus.